PRONONCIATIONS DE PROVENCE


Aperçu historique et géographique

Le terme de Provence correspond à une étendue géographique qui a varié au cours des âges. La Provincia romaine, qui lui donne son nom, fut la première région conquise par Jules César. Au Moyen Age, la Proenza des troubadours regroupe les pays de langue provençale, du Limousin à Nice. Au sens large, la Provence englobe les cinq départements des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes. A ces départements s'ajoute celui des Hautes-Alpes pour former la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (P.A.C.A.), qui a pour capitale Marseille (plus d'un million d'habitants). Le tourisme fait de toute la région un lieu de passage incessant, surtout l'été.

 

Les dialectes provençaux

La langue provençale, dans son sens restreint, regroupe cinq sous-dialectes.
Une importante littérature en vers et en prose se développe en Provence à partir du XIIe, siècle, grâce aux troubadours. Mais, dès le XVe, siècle, le français remplace les idiomes locaux comme langue écrite. Une restauration de la langue et de la littérature provençales est entreprise au milieu du XIXe par Joseph Roumanille et Frédéric Mistral. Mais ce mouvement va surtout favoriser un dialecte, le rhodanien (vallée du Rhône).
Le texte suivant est présenté dans une graphie plus généralement employée pour tout l'occitan - c'est-à dire l'ensemble des parlers méridionaux.
Particularité rarissime pour une habitante de la région de Marseille, la locutrice, Mme D.L., âgée de plus de 80 ans, a eu le provençl comme langue maternelle. Ainsi que tous les provençux de sa génération, c'est à l'école qu'elle a appris le français, dans le quartier de Saint-Antoine situé à 8 kilomètres du centre de Marseille.

Bonjorn / braves gènts / M'escusaretz / se mi trompi
Bonjour, braves gens / Vous m'excuserez, si je me trompe

Alor / Que me diatz / aujord'ui
Alors! Qu'est-ce que vous me dites, aujourd'hui?

Fai pas / Fai / mari tèmps /
Il fait pas... il fait... mauvais temps.

E sabetz / Io solèu nos manca / Perque nautres siam tre abituats /
Et vous savez, le soleil nous manque. Parce que nous sommes très habitués

forc(o) abituats / dins nostre miègjorn / de vèire Io solèu
fortement habitués, dans notre Midi, à voir le soleil

 

En provençal, l'accent porte généralement sur l'avant-dernière syllabe des mots terminés en a, as, e, es, o, os, u, us et an, en, on, lorsqu'il s'agit de terminaisons verbales: exemple, "'manco'" (comparez à " manque " en françis méridional). Les mots terminés par d'autres sons, y compris an, en, ou lorsqu'il ne s'agit pas de finales verbales, portent l'accent sur la dernière syllabe : ex. [troum'pi]. Les mots qui font exception à la règle portent un accent graphique : exemple, " m'escusaré(s) ". L'accent est noté sur le premier élément des diphtongues; exemple : [soulèu].

 
On remarquera en provençal la présence de diphtongues: ex. [au] dans nautre, [eu] dans soulèu, etc. La finale en [i] "de la première personne du présent de l'indicatif troumpi est caractéristique du patois marseillais.

 

Le français régional de Provence

A la page suivante,vous entendrez un enregistrement réalisé dans un quartier périphérique de Marseille. Le locuteur est âgé de 45 ans. Comme la plupart des marseillais de sa génération, il connaît quelques mots de provençal, plus encore de françis dialectal mais il ne parle pas le patois marseillais. Artisan, il raconte avec entrain la capture et de l'élevage des appelants (= appeaux) grâce auxquels il peut ensuite chasser les grives dans les pinèdes environnantes (durée : l'521).

 

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