Accrochée à l'extrême ouest du vieux continent mais tournée vers l'océan, la Bretagne a réussi à préserver jusqu'à nos jours son identité. Géographiquement l'Armor (Pays de la mer), côte magnifiquement découpée avec des îles multiples, se distingue de l'Argoat (Pays de la terre). Cette province vaste et peuplée fut réunie à la France en 1532. La persistance de l'ethnie celtique dans cette presqu'île excentrée, longtemps " oubliée ", explique qu'on constate un vif attachement aux particularismes dans les cinq départements : Finistère, Côtes-du-Nord, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Morbihan.



La langue bretonne

L'originalité est plus sensible à mesure qu'on s'avance vers l'ouest, où la langue bretonne était, jusqu'au début du siècle, dans la campagne, la langue unique. Une frontière linguistique sépare le pays bretonnant à l'ouest (basse Bretagne) du pays " gallo " à l'est (haute Bretagne, francophone). 

Le breton est une langue celtique comme le gaulois, dont elle peut être considérée comme l'ultime héritière sur le continent. C'est un parent du gallois, de l'irlandais et du gaélique. L'une de ses principales variétés est le K.L.T. (Cornouailles-Léon-Tréguier) parlé dans le Finistère et dans une partie des Côtes-d'Armor. Un accent affecte l'avant-dernière syllabe (alors qu'en vannetais l'accent est final). Dans le groupe, un accent final peut imposer un déplacement accentuel selon un rythme binaire, ex. ['oen in'tru:n] " une dame "; mais [oen'intrun'go:zj " une vieille dame ". Les systèmes phonologiques comportent des voyelles nasales comme en français, mais également les consonnes /h, x, y/.

Voici un exernple de cornouaillais, enregistré par André Bothorel à Kergoat-Quéménéven, près de Douarnenez, auprès de M.H.B.:

Me a lavar da Jean: "Allez, kers da strilha ar gwe valou"

Outre l'emploi de " allez ", remarquez la place des accents et l'élision initiale dans valou.